Une nuit d'Octobre 2015

La nuit le ciel n’est jamais vraiment gris. Automne, fermer les volets, parfum feux de cheminées, s’échapper encore sans raison palpable (mais palper la raison n’est point chose aisée) sur la fachosphère, puis interviews de rappeurs français je cherche peut-être quelque chose d’autre qu’une façon ludique de rafaler le temps à coups de frénétiques clics mais quoi exactement ? 24 heures après l’arrêt d’un jeu vidéo qui m’a au moins volé 10 ans de vie et je réécris déjà. Peut-être juste 10 ans de bonus ou les pensées hors vie quotidienne étaient presque toutes captées par ce prisme puissant, là ça ne devrait pas tarder à partir en vrille.

Précieuses 35 heures d’ennui obligatoire qui me permettent ce que le temps non professionnel semble m’avoir dépouillé, numéro de Besancenot chez Ruquier on loue sa sincérité énervé mais on ne la loue pas bien cher, encore bankébolle le facteur, un généreux temps d’antenne ne pourra pas lui faire de mal ? Ruquier en replay seigneur qu’ai-je fais de ma vie ? Un clip de Pnl plus tard et je replonge dans le roman « Vénéneuse » d Eudeline, emprunté à la médiathèque, un peu déçu par l’aspect conventionnel des premières pages et puis il m’embarque avec sa fatale blonde nîmoise, son aversion pour les villes de  province me met en joie un peu comme celle de Céline pour la campagne en moins férocement drôle pourtant je ne partage pas ces aversions mais je crois les comprendre. Le dandy craint le soleil.

Dispersion, dilution, il va bien falloir rassembler ses forces et leur donner un but faute d’être manger par le temps et de se perdre définitivement jusqu’à ce que le curseur de l’esprit cesse de clignoter.