Ris, ris, ris! Reset avant que ça parte en sucette, c'est déjà trop tard une bou, bou, une bouée? Non une bou, bou, une bouteille de pinard dans le nez, toi-même tu sais, toujours à penser à ce qui aurait pu être et qui s'échappe et qui s'envole et qui n'a jamais existé qu'en logorrhée, lents gages de l'imagination, jeux de mots sur écran miroir comme bulles après pets dans sa baignoire. Je bégaie comme un rappeur français, nouvelle mode, entendu L.I.M, hier, "Bebest" un morceau contagieux qui part dans l'abstraction tellement ce procédé qui gon, gon, gonfle les flo, flo, flow est utilisé en rythme et à outrance. C'est là que ça devient vraiment intéressant : on ne comprend plus vraiment grand chose, juste deux trois messages à base d'égotrip("dis aux putes que j'reste le bebebebest"), encore un effort et c'est presque de la poésie sonore à portée de tous. L'autre fois, j'entendais à la radio un gars qui récitait des séries de chiffres sur de la musique électro, apparemment c'était le nombre d'or, j'ai eu immédiatement envie d'assembler des légos, ouais carrément, un trip à ba, ba, base de l'égo, bé, bé, bébête comme tout, je me suis senti.

J'ai du vider une teille dans la nuit et ce matin mon plafond a encore la couleur d'un slip sale, jaune dégâts des eaux qui même réparé n'en fini plus de ne pas sécher et macule ma vie, salement, m'oblige à regarder mes pieds, à baisser la tête comme une victime de la pesanteur de son esprit, moi qui aime tant les blanches altitudes! Je m'en fous, j'ai la déhanche attitude, je danse et me caresse le zboub en imitant Kery James dans ma baignoire "Po Pow c'est le retour du rap français/ Po Po Po Pow c'est le retour du renoi foncé", retour rapide, furtif même, il veut déjà se barrer et pas pour une ou deux semaines mais pour deux ou trois ans, loin d'ici, pour de bon comme Pierpoljack, tout le monde veut lui parler de l'affaire avec black véner mais monsieur "hardcore jusqu'à la mort!" veut pas en rajouter, c'est dommage, c'est tout ce qui semble intéresser l'internaute. Comme les autres, je guette l'accident, guette que les rappeurs dérapent, je cherche à dénicher les clash dans les paroles, des lyrics qui s'adressent souvent à des ennemis non nommés, des ombres, des jaloux, des lâches, des envieux qui leur veulent du mal. Chercher à qui sont destinés les clash cachés c'est un peu comme deviner des rébus mais en plus excitant, avec des vrais gens, des personnalités bien trempées, des bonhommes avec des réputations à défendre en milieu hostile, "des mecs qui portent leurs couilles!" Bref c'est mieux que le Sudoku, les rumeurs gonflent, ça jacasse, il y a toujours ceux qui savent, ceux qui sont prêts à tout inventer et même à y croire pour montrer qu'ils savent, tout un univers interactif, mieux que Voici et le 20h réunis, comme une émission de téléréalité sauvage pas controlé par TF1 et le CSA pour faire un max de thu, thu thunes et du coup, nous, nous, nous voulons plus de clash où les rappeurs s'insultent et ressemblent à des catcheurs, ça semble amuser tout le monde quelquefois même les principaux intéréssés parfois juste pour du buzz, parfois pour "de vrai" parfois un mélange des deux, les gens s'expliquent comme des bonhommes sur le ter-ter par vidéos interposées, qui est le plus fort, qui est le plus vrai, qui est le plus dangereux, qui représente le mieux, qui est le plus gansta, qui a la plus grosse, qui baise qui, qui, qui, qui? Ris, si, si, avec le meilleur reporter Tonton Marcel, l'homme qui savait filmer le bitume calmement, à la tête d'un média encore incontrolé(n-da-hood.com où "Si, Si la famille" a remplacé Sissi l'impératrice) mais pour combien de temps avant que le bizz ne le fasse rentrer dans le rang(tu veux un interview alors raconte pas ci et pas ça sinon je te boycotte et je vais voir tes concurrents). Une phrase venu de nulle part sur un forum, une vidéo sur le net peuvent désormais faire vaciller une carrière, déboulonner une statue, ça doit pas être si évident que ça à gérer pour un rappeur installé avec tous ces oisillons excités qui hurlent de leur nid de béton pour avoir à becqueter. Pas envie qu'on les prenne pour des C.(cons), ils veulent des E.(euros) et si on met un C au début et un E à la fin de "ris" ça donne? C-ris-E, si, si, la famine. Allez, risette avant la disette même si y'a plus de Lucette pour me servir mon anisette.

Ris, ris, ris , risette!

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