Paris est un virus géAnt qui infecte les gens. Dépression, stress, le rire ne semble plus pouvoir être que moquerie, la ville torture ses sirènes qui ne chantent plus que pour police, hopitaux et pompiers. Ses petits mâles n'exhalent plus que de sombres râles. Seuls ses touristes gardent le sourire dans leur ville parallèle, leur rêve est bien gardé, rêve aux oeufs d'or qui pourtant quelquefois se transforme en omelette avariée mais l'image persiste, la foi en cette image aussi, si étonnant que cela puisse paraître aux infectés du quotidien. Porter des masques, des vrais avec des filtres, la ville elle-même porte un masque, mais regarder ses trous d'ombres à travers ses orbites, reculer d'effroi, revenir au masque superbement taillé par les siècles et se perdre dans ses détails, ses dorures. Ne pas rester trop longtemps, le vaccin n'est pas prêt d'être au point, le virus pas prêt d'être officiellement reconnu. Vieille putain vérolée, ouvre tes cuisses liposucées, fait reluire ta peau tendue, fière de tes liftings, orgueilleuse de ta rhinoplastie qui a supprimé ton odorat mais pas ta pourriture consubstantielle à toute forme de vie, arrogante de tes prothèses routières parcourues de morpions mécaniques divers bus, voitures, vélib, ta chair se meurt, elle a beau s'agiter autour de tes artères, l'infection gagne même les derniers arrivés, vient gercer leurs visages, rétrécir leurs poumons, exciter leurs systèmes nerveux qui te feront offrandes de leurs crises et essaieront sans doute de revenir à une forme quelconque de vie, d'ersatz, d'illusion rédemptrice.

Paris, tu ris pAs!

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